Il est difficile de déterminer quand et comment le Kendô a été créé. Il a été développé sur une longue période et par plusieurs groupes différents. Ce qui est certain, c'est qu'il est le fruit de l'expérience acquise dans l'utilisation du sabre au cours des incessantes et interminables guerres qui jalonnent l'histoire du Japon. Mais reprenons l'histoire depuis le début...

Au début de l'ère Yayoi (300 av.J.-C. - 300 apr.J.-C.), vraissemblablement au IIe siècle av.J.-C., le travail du fer atteint l'île de Kyushu depuis la Chine, via la Corée, et avec lui les premiers sabres. A cette époque, où des armes plus rudimentaires telles que l'arc et la fronde sont utilisés pour la chasse et les guerres tribales, le sabre est alors un objet rituel et coloré qui symbolise, plus que n'importe quelle autre arme, l'autorité de son possesseur. Graduellement, avec le temps, l'utilisation du sabre se généralise au combat.

A partir du VIIe-VIIIe siècle apr.J.-C., les forgerons japonais maîrisent les techniques complexes spécifiques à la fabication du sabre japonais, qui n'existe pas encore sous la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. Le sabre est alors droit et à deux tranchants. Intimement lié à l'art de la guerre, le sabre a évolué avec le temps pour mieux s'adapter à son utilisation, c'est à dire la coupe, et devient progressivement courbé et à un seul tranchant (la forme du sabre japonais actuel).


C'est au début du IXe siècle, pendant l'ère Heian (794 - 1185) que "l'art du sabre", appelé "ken jutsu", est importé de Chine (et oui encore! ^_^). Bien qu'ayant déjà un empereur, le Japon n'est pas unifié et le sabre est alors très largement utilisé dans les combats sanguinaires et incessants que se livrent les seigneurs et guerriers japonais. 
C'est à cette époque que des temples influents tels que celui d'Enryaku-ji, fléau de la capitale, entrent dans des conflits armés avec d'autres temples et le gouvernement en créant des armées de moines-guerriers (sohei). C'est également pendant cette période qu'apparaissent les samouraïs (bushi) lorsque la cour impériale délégue la surveillance et la défense de ses possessions éloignées à des connetables et à des fermiers-combattants locaux. Affiliés aux daimyo (seigneurs d'adcendance noble), les samouraïs constituèrent leurs propres clans héréditaires qui devinrent plus puissants que l'empereur lui-même. De leurs rangs émergèrent les shogunats (dictatures militaires). Les différents groupes s'entre-détruisent ainsi mutuellement et, après 1100, la cour ne parvient plus à contrôler ces luttes internes qui perdureront jusqu'au XVIIe siècle. Ce climat belliqueux favorise l'apparition d'innombrables écoles de sabre (Ryu) où se perfectionnent les combattants et les techniques.


 

En 1600, au début de l'ère Edo/Tokugawa (1600 - 1860) , Tokugawa Ieyasu gagne la bataille de Seigahara et assure son hégémonie sur tout le Japon. Il est nommé Shogun par l'empereur en 1603 et met un terme aux guerres de clans en interdisant aux samouraïs de posséder des terres et en les assignant à résidence dans certains quartiers de villes fortifiées. Après 1635, les daimyo et leur suite de samouraïs sont contraints de résider un an sur deux dans la ville d'Edo (l'actuelle Tôkyô), nouveau siège du shogunat. Cette période de paix, qui durera jusqu'au XIXe siècle, entraîne les samouraïs réduis à l'inactivité vers une intériorisation de leur art avec "la recherche de la voie" (Dô) en association avec le shintoïsme.
 
 

Le 3 mai 1868, le pouvoir impérial est restauré avec l'empereur Meiji (1852-1912), qui interdit le port du sabre. Le Japon s'occidentalise. 

La pratique du sabre décline pendant environ une décennie, puis, au nom des vertus qui étaient attachées à la pratique du sabre, la tradition fut renouée avec l'élaboration du kendô, conçu à partir des techniques les plus épurées des anciennes pratiques martiales du Kenjutsu. Les adeptes du sabre s'affrontent désormais sans armure et affinent leurs techniques en utilisant le bokken (sabre en bois) et le shinaî (sabre constitué de quatre lames de bambous) à l'entraînement. Afin d'éviter tout accident, les protections dérivées des armures de samouraï seront à nouveau utilisées un peu plus tard, ce qui amènera à ce que les kendokas modernes portent encore, le bogu.

Le kendô a pris sa forme actuelle à la fin du XIXe siècle. La première académie de Kendô fut fondée à Tôkyô en 1909 et dans les années soixante, cette discipline a connu un essor très rapide en Angleterre, puis dans toute l'Europe. Les premiers championnats du monde eurent lieu en 1970. Cet discipline est aujourd'hui placée sous l'autorité de l'International Kendo Federation et est maintenant largement diffusée à travers le monde. On compte plusieurs millions de licenciés au Japon (d'après la fédération Japonaise), ainsi que de nombreux licenciés aux Etats-Unis , en Europe, au Brésil, en Argentine, à Taiwan, en Corée, aux Philippines et en Australie. La France quant à elle compte quelques milliers de licenciés. Malgré cette internationalisation, la suprématie du Japon, contrairement au Judô, reste incontestable.
SOURCE : www.lejapon.org

 

 
 



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